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Blog à bouquins

9 novembre 2014

Echarpe rouge

51ojdOupCXLN'oublier jamais, Michel Bussi

« Ca va mademoiselle ? répéta-t-il. Elle tourna vers lui. Il avança. Les herbes hautes montaient jusqu'à mi-jambe et il se fit la réflexion que la fille n'avait peut-être pas aperçu la prothèse fixée à sa jambe gauche. Il se trouvait maintenant face à elle. Dix mètres. La fille s'était encore approchée du précipice, le dos offert au vide.
Elle avait beaucoup pleuré, mais la fontaine semblait tarie. La maquillage autour de ses yeux avait coulé, puis séché. Jamal eut du mal à ordonner les signes contradictoires qui se bousculaient dans sa tête. Le danger. L'urgence. »

Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper et l'ambition de devenir le premier handicapé à réaliser l'une des courses d'endurance les plus ardues du monde, l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Parti s'entraîner, ce matin de février, sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe rouge accrochée à une clôture ; puis la vision d'une femme, incroyablement belle, les yeux rivés aux siens, prête à sauter dans le vide. Ils sont seuls. Le temps est suspendu. Ultime recours, Jamal lui tend l'écharpe, mais la femme bascule.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, Jamal trouve le corps inerte de l'inconnue, un filet de sang qui s'échappe du crâne. A son cou, l'écharpe rouge.
Ceci est la version de Jamal.
La vraie ?

Un auteur que j'ai hésité à lire, car d'un seule coup d'un seul, voilà qu'il inonde les librairies avec plusieurs titres... A croire qu'il s'était caché jusqu'à présent...? Ou peut-être ne l'avais-je jamais "rencontré". En tout cas, maintenant, on ne peut plus le louper avec ces livres aux couvertures chatoyantes.
Donc, je me suis plongée dans la lecture de ce roman à suspense... et je n'ai pas regretté. Une bonne intrigue, des dialogues justes, des mystères astucieusement distillés... je l'ai lu d'une traite. Un seul regret, la fin que j'ai trouvé un peu bâclée et too much... limite grand-guignol. Mais j'ai suffisamment aimé pour avoir envie de lire d'autres livres de l'auteur. Affaire à suivre !

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9 novembre 2014

Echevelé

61F15yeWpALCadence infernale, Dominique Roques et Alexis Dormal

Toujours aussi impertinents et donneurs de leçons (en latin aussi...!) Pico et sa soeur Ana Ana nous font mourir de rire... même si parfois on rit jaune... La vérité sort de la bouche des enfants... non mais... ! On plaint les parents...

 

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9 novembre 2014

Ennui

415l0xTtnKLCinq jours, Douglas Kennedy

Peut-on jamais réinventer sa vie ?

Laura et Richard
Deux inconnus à un tournant de leur existence
Deux êtres, l'un et l'autre enfermé dans son couple
Un homme, une femme
Une rencontre, l'espoir qui renaît
Mais sommes-nous libres de choisir le bonheur ?

Cinq jours, l'histoire d'une passion.
Le roman le plus bouleversant de Douglas Kennedy.

 

Ouh là, ce résumé est un peu grandiloquent... Le roman le plus bouleversant ? Eh ben...
Pour ma part, je vais faire court : c'est d'un ennui mortel...! D'ailleurs, je laisse tomber... Après avoir lu 264 pages (sur 364), j'abandonne devant la platitude et le manque de rythme. Je cale...
Bref, autant les premiers livres de l'auteur étaient - eux- "bouleversants", autant ces derniers sont décevants. Un peu de renouvellement et de souffle, ça ferait du bien...

 

 

1 juillet 2012

7 ans après, Guillaume Musso Artiste bohème au

Musso7 ans après, Guillaume Musso

Artiste bohème au tempérament de feu, Nikki fait irruption dans la vie sage et bien rangée de Sebastian. Tout les oppose, mais ils s'aiment passionnément. Bientôt, ils se marient et donnent naissance à des jumeaux : Camille et Jérémy.
Pourtant, le mariage tourne court : reproches, tromperies, mépris; la haine remplace peu à peu l'amour. Au terme d'un divorce orageux, chacun obtient la garde d'un des enfants : Sebastian éduque sa fille avec une grande rigueur alors que Nikki pardonne facilement à son fils les écarts de conduite.
Les années passent. Chacun a refait sa vie, très loin de l'autre. Jusqu'au jour où Jérémy disparaît mystérieusement. Fugue ? Kidnapping ? Pour sauver ce qu'elle a de plus cher, Nikki n'a d'autre choix que de se tourner vers son ex-mari qu'elle n'a pas revu depuis sept ans. Contraints d'unir leurs forces, Nikki et Sebastian s'engagent alors dans une course poursuite, retrouvant une intimité qu'ils croyaient à jamais perdue.

Comment dire ? Je me suis laissée tenter par ce livre, après tout, le début est prometteur. On s'attache aux personnages, etc...
Mais très vite, je me suis doutée que tout ce qu'il leur arrivait était une mise en scène (bon, je sais, c'est fait pour... ) - dans le genre du film The Game, avec Michael Douglas, par exemple. Bref, à suspens éventé, intérêt émoussé... Car en plus, la dernière partie est - à mon avis- le summum de la facilité et de l'invraisemblance, tout va très vite, on mélange quelques ingrédients, on secoue bien et on a quelque chose qui se lit, certes, mais là, je me suis vraiment sentie flouée, les ficelles étant vraiment trop grosses... Aucun intérêt. Si, le seul intérêt, c'est lire sans réfléchir. Quoique...

 

Ma note: 4 / 5

8 mars 2012

Une année chez les Français, Fouad Laroui C est

41zeSPfgTZL__AA115_ Une année chez les FrançaisFouad Laroui

   C est en 1970 que le ciel tombe sur la tête de Medhi. Ébloui par l'intelligence de son jeune élève, son instituteur   s' est battu pour lui obtenir une bourse d'interne dans le prestigieux lycée Lyautey de Casablanca. Medhi a passé ses dix premières années au pied de l Atlas. Pauvre, libre, heureux, choyé par une mère imprégnée de culture ancestrale et par un père qui rêve pour son pays d'un avenir démocratique et moderne, il n'envisageait rien d'autre que de continuer à jouir de l'existence et de se repaître de ces livres merveilleux dont l'abreuvait son instituteur. Du jour où l'un de ses oncles l'abandonne à l'entrée du lycée Lyautey, la vie de Medhi change. Les jours passent, les situations étonnantes se succèdent. Medhi doit se rendre à l'évidence : il ne comprend rien ! Ni la vie qu'il a menée, ni les mots qu'il a appris dans les livres qu'il adore ne sont en mesure de l'aider. Pourtant, il s'accroche. Et, au bout de quelques semaines, au moment où il commence à s'habituer à cet univers, une nouvelle épreuve surgit. Il est l'unique interne du lycée qui ne rentre pas chez lui le week-end et le directeur, refusant de mobiliser trois personnes pour un seul élève, le confie à une famille française...

Un sympathique petit livre, frais et tendre. Qui donne du baume au coeur. On aurait pu attendre le pire pour ce petit garçon, complètement déraciné qui découvre les affres de l'internat ou le racisme attendu. Mais non, ses futurs camarades l'accueillent d'abord avec surprise, lui le petit gars de la campagne profonde. Mais ensuite, Mehdi va s'intégrer très rapidement, grâce aussi peut-être à son intelligence et son érudition décalée. Les surveillants - les pions, vont presque finir par le choyer. C'est à l'occasion du premier grand week-end où il est confié par hasard à une famille française qu'il va découvrir l'amitié avec le jeune Denis qui l'accueille dans sa famille. Presque comme un frère.
J'ai aimé ce livre touchant et drôle. Mehdi est souvent en décalage par rapport à la réalité, il rêve beaucoup d'ailleurs. Ce fut un vrai plaisir de lire ce livre. Je regrette juste qu'il se soit arrêté si vite, on aurait aimé la suite des aventures de ce petit garçon.

 

Ma note: 9,5 / 10

 

 

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8 mars 2012

Les coeurs déchiquetés, Hervé Le Corre Pierre

51HlGzT6qvL__AA115_Les coeurs déchiquetés, Hervé Le Corre

   Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Sa vie et son couple ont volé en éclat depuis que son fils Pablo a été enlevé à la sortie de l'école. Malgré tout, il se raccroche à l'espoir insensé de le revoir vivant, avec l'appui d'un gendarme à la retraite qui se consacre à la recherche d'enfants disparus.
   A quelques kilomètres de distance, un jeune collégien nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une scène d'horreur : sa mère, Nadia, gît sans vie sur le sol de sa chambre, le visage tuméfié et les dents fracassées. Du foyer à la famille d'accueil, commence pour cet adolescent désormais seul au monde un parcours douloureux, marqué par la disparition de l'être le plus cher.
   Deux pertes irrémédiables, deux tragédies. Le lien entre elles, c'est Pierre Vilar. Il est chargé d'enquêter sur la mort de Nadia, et à mesure que se dessinent certaines pistes, un étrange retournement de situation se produit; le policier devient gibier: il est harcelé au téléphone et suivi dans la rue par un homme aussi insaisissable que menaçant. Un homme qui semble aussi poursuivre Victor...
   Les "coeurs déchiquetés qui parlent aux fantômes", comme le chante Léo Ferré, sont mis à nu dans ce roman hanté par l'absence et la mort. La perte des êtres aimés, la violence faite à l'enfance, l'injustice sociale et la solitude, c'est tout cela qu'Hervé Le Corre nous fait éprouver, de manière intime et bouleversante. Par la beauté rédemptrice et la justesse de son style, il oeuvre dans la lignée de Robin Cook.
   Hervé Le Corre a obtenu le prix Mystère de la Critique 2005 pour L'Homme aux lèvres de saphir, publié chez Rivages.

 

On plonge dans ce roman immédiatement. Pierre Vilar et Victor ont vécu un drame terrible et l'auteur réussit sans peine à nous décrire ce qu'ils ressentent, sans trop en faire et sans tomber dans le pathos. Les chapitres alternent les points de vue de ces deux blessés de la vie, l'histoire de Victor pourrait presque être une histoire en elle-même à l'intérieur du roman. Le style est juste, précis et va à l'essentiel, sans s'apesantir.
L'intrigue est bien ficelée, le lien entre les deux personnages est tellement ténu au début qu'on est tenu en haleine jusqu'au bout. Le contexte est aussi bien vu - le foyer de la Ddass, la famille d'accueil, les relations professionnelles de Vilar. Bon, évidemment, ce n'est pas gai et ça reflète pas mal de nos peurs les plus obscures, mais bon...
J'ai vraiment aimé ce livre que j'ai lu d'une traite. Les personnages sont vraiment bien traités, principaux et secondaires et on s'immisce dans cette atmosphère tendue, violente avec cette terrible envie de savoir le fin mot de l'histoire.

 

Ma note: 9 / 10

28 août 2011

punk

5120sSSSXgL__AA115_Bye Bye Blondie, Virginie Despentes

   "Une fille qu'on rencontre en HP n'est pas une fille qui rend heureux. Il voulait jouer contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les évidences, il pensait que c'était ça l'amour. Il voulait prendre ce risque, avec elle, et qu'ils arrivent sur l'autre rive, sains et saufs. Mais ils réussissent juste à s'entraîner au fond. Il est temps de renoncer..."
   Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette "prolo" y a rencontré Eric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu'elle; ils se sont aimés comme on s'aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent. Portrait d'une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d'un amour naufragé, Bye Bye Blondie est sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.

Je découvre Virginie Despentes avec ce livre et je ne suis pas déçue. J'ai vraiment apprécié cette plongée dans les années punk de Gloria. D'ailleurs, l'auteur arrive vraiment à nous dépeindre ces années là, on s'y retrouve vraiment, il y a vraiment une atmosphère typique. Et Gloria... Malgré son évidente tête de bois, elle est plus qu'attachante. Explosive, en colère, à fleur de peau... on la voit presque avec les yeux d'Eric qui, la retrouvant vingt ans plus tard, est toujours amoureux d'elle. Et malgré tout ce que Gloria avait pensé, elle l'est encore elle-aussi, même si c'est plus difficile pour elle de tirer un trait sur la rupture catastrophique d'il y a vingt ans. Qui a sans doute conforté sa façon "heurtée" et trop franche de concevoir les relations. Est-il possible de (re)vivre quelque chose alors qu'ils sont si différents - socialement et intellectuellement ?  
J'ai trouvé le style très direct, réaliste, vivant. Ce n'est pas trash comme on qualifie souvent l'auteur, mais ça sonne vrai. Une vraie force.
Bref, une belle découverte qui m'encourage à lire d'autres livres de l'auteur, sans aucun doute.

Les premières lignes:
   Elle se dérègle. Ca ne va pas en s'arrangeant, ni même en stagnant. Elle était convaincue, d'expérience, qu'à chaque fois qu'elle s'approcherait trop près du bord, elle saurait faire pirouette arrière. Seulement, cette fois, elle ne contrôle plus rien, "sans les mains". Tous les warnings clignotent en vain et elle sent les gens s'inquiéter, s'éloigner au fur et à mesure. Elle vient de s'engueuler avec sonpetit ami. Elle aurait pu le tuer. S'en est fallu d'un centimètre, d'une seconde. Flirt poussé avec le drame.

Ma note: 8,5 / 10

 

26 août 2011

Registre des morts, Patricia Cornwell Couverture:

51TJYEKuIvL__AA115_Registre des morts, Patricia Cornwell

  Couverture: A la morgue, tous les décès sont consignés au Registre des morts. Ce livre va bientôt revêtir une signification différente pour Kay Scarpetta. Lorsqu'elle s'installe à Charleston, en Caroline-du-Sud, pour y ouvrir, avec sa nièce Lucy et Pete Marino, un cabinet de médecine légale, elle pense commencer une nouvelle vie. Mais très vite, elle entre en conflit avec des politiciens locaux, et on cherche visiblement à saboter son projet. C'est alors que va se produire une série de morts violentes : un meurtre rituel, un enfant victime de sévices, une joueuse de tennis retrouvée mutilée à Rome, sans autre lien entre ces affaires qu'une certaine patiente d'un prestigieux hôpital psychiatrique de Nouvelle-Angleterre. D'autres noms vont s'ajouter au Registre des morts, peut-être même celui de Kay...

Si ma mémoire est bonne, c'est le quinzième tome des "aventures" de Scarpetta et de sa fine équipe. Eh bien, pour moi, cela illustre tout à fait la lassitude: intrigues plus qu'invraisemblables - mais toujours perverses à souhait - (à croire que l'auteur prend son pied) , et surtout un désintérêt profond pour les personnages qui, finalement ont fait le tour de leur rôle. L'auteur veut nous faire croire qu'avec quelques artifices (la maladie de Lucy, les "disputes" entre Benton et Kay, l'alcoolisme de Marino...)  la mayonnaise prend encore, mais pour moi, tout sonne faux. Je me suis ennuyée au point de ne même plus faire attention à ce que je lisais. Malgré tout, un bémol à cette mauvaise appréciation, il y a un certain suspense qui m'a maintenu (heureusement) jusqu'au bout de cette lecture. C'est peut-être cela qu'on reconnait un auteur avec du talent.

Les premières lignes:
   L'écho de l'eau tambourinant. Une baignoire carrelée de mosaïque dans les tons gris, profondément enchâssée dans le sol en pavés de terre cuite.
   L'eau coule avec paresse d'un antique robinet de cuivre et l'obscurité s'écoule par la fenêtre. De l'autre côté de la vitre en verre cathédrale, la place, la fontaine, la nuit.
   Elle est assise paisiblement dans l'eau, une eau glaciale à la surface de laquelle surnagent des glaçons qui fondent peut à peu. Son regard est presque vide.

Ma note: 6 / 10

 

 

16 juillet 2011

La rue des autres Violaine Leroy Critiques et

La rue des autres, Violaine Leroy

   Sacha est une jeune fille qui se laisse porter par la vie, sans grand enthousiasme. Elle travaille dans une librairie et un jour, dans la rue, elle repère une vieux bonhomme en fauteuil roulant, une sorte de clochard. Ce vieil homme va changer quelque chose en elle. Petit à petit, le vieux lui ouvre les yeux sur son entourage, au gré d'histoires qu'il a glané pendant ses pérégrinations - imaginaires ou réelles? Sacha rédécouvre le monde, celui de tous les jours; elle se laisse emporter et se rend compte que chacun a des rêves, des espoirs et que l'apparence recèle bien d'autres choses sur les gens qu'elle croise dans la rue. Elle-même va s'ouvrir un peu plus.
C'est une histoire douce amère, tendre et vraiment sympathique. Le vieil homme est-il réellement celui qu'il prétend ? Il est celui qui raconte, mais quelle est son histoire, à lui ? Est-il un personnage ou se cache-t-il lui même ?
J'aime les bandes dessinées au dessin net et précis, très réel. Mais ici, le dessin est plus flou, moins léché, mais ça n'enlève rien. Absolument pas. L'auteur sait nous faire passer toutes les émotions des personnages, leurs rêves, leurs espoirs. Sur la forme, la couleur bleu/gris impose sa marque et j'ai aimé le format du livre. Bref, une belle découverte que je recommande. Aussi bien l'auteur que la maison d'édition.

Ma note: 9 / 10

Merci à BABELIO et aux éditions La Pastèque

 

25 juin 2011

Fille noire, fille blanche, Joyce Carol Oates

51krCxx2qUL__AA115_Fille noire, fille blanche, Joyce Carol Oates

   Genna et Minette partagent une chambre sur le campus. Et c'est tout ce qu'elles ont en commun. Minette est aussi noire, indomptable et solitaire que Genna est blanche, timide et généreuse. Fascinée, Genna fait son possible pour fendre la cuirasse de Minette et devenir son amie. Observant la menace des violences racistes croissantes, elle est sa seule alliée. Pourra-t-elle la sauver ?

Je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture. Les deux héroïnes, tellement différentes, ne sont pas sympathiques et je ne m'y suis pas attachée. Pour faire simple, Genna est trop naïve et limite masochiste et Minette est une teigne. Non, vraiment, aucune empathie avec ces jeunes filles même si au début, Genna est intéressante, mais après bof, ça devient lassant cette énergie qu'elle dépense pour se faire l'amie de quelqu'un qui la supporte plus qu'autre chose, de façon évidente.
Malgré tout, ça se lit, la forme du roman est intéressante. Nous savons dès les premières lignes que Minette est morte cette année-là. Et Genna raconte a posteriori ce qu'elles ont vécu, enfin, surtout son point de vue puisqu'on découvre aussi ce qu'elle a vécu, enfant, avec ses parents qui ne paraissent pas avoir été des plus aimants, accaparé par leurs passions. Puis on voit Minette, issue d'une minorité brimée, qui bizarrement, ne fait rien pour être acceptée, au contraire... Genna fait tout ce qu'elle peut pour être son amie, naturellement, mais Minette se complaît à la voir ce débattre pour éviter le politiquement correct d'une telle amitié à cette l'époque. On en devient presque mal à l'aise.
Bref, un roman de Joyce Carol Oates m'intéresse toujours, mais je dois avouer que je ne mettrai pas celui-ci sur le haut de la pile. ..

Les premières lignes:
   Ohhh mon Dieu.
   Je fus réveillée par ce cri. Je fus réveillée instantanément. Ce devrait être Minette, ma camarade de chambre.
De l'autre côté de la porte de ma chambre à coucher. Minette Swift, dans notre bureau commun. Ce n'était pas la première fois que j'étais tirée du sommeil par la voix de Minette, qui monologuait, se rabrouait à haute voix, ou priait. Ohhh mon Dieu était l'une de ses exclamations, mi-grognement/mi-plainte. 

Ma note: 6,5 / 10

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